1) La faune :
La dune habrite une faune particulière, adaptée aux conditions de vie présents sur la dune.Plusieurs espèces rares et protégés ont fait de la zone dunaire leur lieu de vie privilégié :
- Le Gravelot à collier interrompu
Le Lézard ocellé (Timon lepidus)
Lézard Ocellé (Timon lepidus) - crédit photo Cistude Nature
Le Lézard ocellé est le plus grand lézard d'Europe. Cette espèce remarquable d'affinité méditerranéenne occupe, en Aquitaine, le littoral atlantique et les coteaux secs de Dordogne et du Lot-et-Garonne, où l’on retrouve des habitats prioritaires de la directive européenne (dunes grises, pelouses sèches, pelouses rupicoles, parcours substeppiques). La protection de ces milieux passe notamment par une sensibilisation importante sur leur fragilité et sur la présence d’espèces remarquables. Le Lézard ocellé est justement une des ces espèces dites « porte-drapeau » qui permet une prise de conscience collective et la garantie de leur protection. Cistude Nature a proposé un programme de conservation de cette espèce qui cadre parfaitement avec les nouvelles orientations régionales de protection de la faune et de ses habitats actuellement mises en place en Aquitaine. Ce programme s'organise autour de quatre axes généraux que sont l'étude de la répartition du Lézard ocellé en Aquitaine, la caractérisation de ses populations, la proposition de mesures de gestion et la sensibilisation des acteurs de l’environnement et du public. Sur la dune le Lézard ocellé fait partie des indicateur biologique qui permette à l'ONF de mettre en place une gestion douce et raisonnée de la dune non boisée.
Pélobate cultripède (Pelobates cultripes)
Pélobate cultripède (Peloates cultripes) - crédit photo Cistude Nature.
Le Pélobate cultripède est l'un des amphibiens les plus rares d'Aquitaine. On le retrouve sur les dunes domaniales de Gironde!... Cette espèce d'affinité méditerranéenne habite les sols meubles et ensoleillés, dans lesquels elle est capable de s'enterrer profondément à l'aide de ses pattes arrières qui sont munies de sortes de petites pelles appelés "couteaux". Ses populations sont mal connues mais apparaissent très vulnérables à court et moyen termes du fait des menaces qui pèsent sur leurs habitats (assèchement, destruction…). Sur la dune, un programme d’étude a été proposé par l’association Cistude Nature en partenariat avec l'ONF. Ce programme a pour objectifs :
1- d'approfondir les connaissances sur la répartition de l’espèce, la typologie des zones de reproduction utilisées,
2- d'approfondir les connaissances sur ses exigences écologiques et sur ses capacités de déplacements et de colonisation,
3- de mettre en place un plan de communication visant la sensibilisation d’un vaste public à la conservation d’une espèce et d’un milieu largement méconnus,
4- de mettre en place un réseau de partenaires techniques pour la mise en place de réflexions sur la conservation et la protection de cette espèce.
A visionner : "Les Dernières stèppes"
Réalisateurs : Marie Daniel & Fabien Mazzocco
Coproduction : C. Nature / Le Gobie - Durée : 40 min
Ce film est le fruit d'un partenariat entre l'association Cistude nature et l'ONF. L'objectif recherché étant de présenter au grand public l'incroyable biodiversité présente sur la dune et la gestion de l'ONF associée...
Teaser : https://www.cistude.org/index.php/edition-production/films/135-les-dernieres-steppes
"Les Dernières steppes" a reçu le Prix du Jury au 28e Festival International du Film Ornithologique de Ménigoute (2012).
Pour toute information complémentaire veuillez contacter Cistude nature ou l'ONF.
La Cistude D'europe (Emys orbicularis)
La Cistude d'Europe est la seule tortue sauvage d'Aquitaine. Cette tortue aquatique colonise de nombreuses zones humides de la région et la région a aujourd'hui une grande responsabilité vis à vis de cette espèce. Cette espèce est présente dans dépression dunaires humides de la dune. Cistude Nature a proposé un vaste programme pour favoriser la conservation de cette espèce vulnérable et la protection de ses milieux de vie fragilisées. Les actions mises en place sont les suivantes :
1. Connaître la répartition de cette tortue et la typologie des zones humides qu'elle occupe (recueil des données existantes (bibliographie, enquêtes) - prospection de terrain en Aquitaine),
2. Etat des populations et de leurs milieux de vie (suivi de populations dans des typologies d'habitats variées à usage divers, étude de l'influence des usages humains et préconisations de gestion),
3. Sensibilisation et formation : sensibilisation et communication des informations au grand public ainsi qu'à la communauté scientifique (dépliant, affiche, site Internet, formulaire d'enquête, guide technique, animation et formation d'un réseau d'acteurs).
Mâle de Cistude d'Europe. Lacanau. Tourneur. ONF. 2013
Les programme scientifiques présentés ci-avant sont réalisés par l'association :
Gravelot à collier interrompu (Charadrius alexandrinus)
L’espèce :
Le Gravelot à collier interrompu (Charadrius alexandrinus) fréquente classiquement les plages sablonneuses du littoral Manche-Atlantique et de Méditerranée. Elle s’aventure également sur les berges des étangs et lagunes salés et parfois les marais salants.
Gravelot à collier interrompu. Crédit photo : A. DOMEC. Faune Aquitaine
Ce gravelot niche au sol au niveau du haut de plage. Sur la côte aquitaine, c’est une des très rares espèces aviennes à exploiter ce type d’habitat. Elle exploite la zones du chiendent, et recherche les secteurs très pauvres en végétation, où domine le sol nu. Cette question mérite encore d’être précisée. Son nid se résume à une dépression sommairement assortie de débris végétaux et creusée par les parents à l’aide de la poitrine. La ponte est en moyenne de trois œufs, qui sont environ couvés durant 26 jours. Le régime alimentaire de cette espèce est essentiellement constitué d’invertébrés terrestres et aquatiques. Citons par exemple, des vers (polychètes), des crustacés amphipodes (talitres), des ostracodes, des diptères, des coléoptères et des chenilles.
Pour bon nombre des ces individus, la laisse de mer est un refuge de prédilection, pour ne pas dire l’unique habitat possible pour certaines espèces. Il est donc évident que les actions de nettoyage peuvent influencer sa répartition, comme la densité de couples présents. Ainsi, la présence de cet oiseau témoigne de celle de sa ressource alimentaire. Il peut donc être considéré comme un indicateur opportun de l’état de l’écosystème « haut de plage ».
Répartition et tendance
En France, l’espèce fréquente tous les littoraux français, avec une nette prédilection pour le pourtour méditerranéen. L’effectif national est évalué entre 1200 et 1500 couples d’après BirdLife (2004) ce qui semble sous-estimé dans une proportion inconnue. La situation en Aquitaine fait d’ailleurs partie de cette incertitude.
Alors que les effectifs semblent décliner dans le Nord de l’Europe (Pays-Bas, Belgique, Allemagne) et que l’espèce a disparu du Royaume-Uni, il semble qu’elle soit stable en France et peut-être en augmentation en Aquitaine. Nous croyons important de clarifier la situation locale, tant il en va de la qualité future de l’habitat « haut de plage », mais aussi pour comprendre les tendances actuelles. Il n’est pas exclu que cette espèce soit sensible au réchauffement, de façon positive ou négative. Le programme présenté ici devra prendre en compte cette dimension.
Le Gravelot à collier interrompu est inscrit à l’Annexe 1 de la Directive Oiseaux. Il est inscrit à l’Annexe II de la Convention de Berne et à l’Annexe II de la Convention de Bern. Il bénéficie par ailleurs du statut d’espèce protégée en France et est considéré comme « RARE » dans la liste rouge nationale (LPO, SEOF, 1999).
L’enjeu :
Nous l’avons déjà évoqué, l’espèce est un indicateur fiable de la qualité du haut de plage, et pourrait bien, à terme, servir de bioindicateur pour cet habitat présent sur une étroite bande, mais longue de 250 km. Le monitoring de l’espèce devra alors influencer les choix en matière de nettoyage des plages par exemple (nettoyage manuel sélectif des haut de plage). De plus, un enjeu de conservation fort doit être attaché à cette espèce au vu de son statut national et européen.
Dans le cadre de l’Observatoire de la Côte Aquitaine, l’Office National des Forêts, en collaboration avec la LPO (Ligue de Protection des Oiseaux), réalise une opération de mise en place et de suivi de la faune et de la flore sur l’ensemble du littoral aquitain. Ces observations ont pour objectif d’améliorer la compréhension de l’évolution de certaines espèces vivantes mais également de suivre l’évolution éco-biologique et environnementale du littoral aquitain (pollutions, aménagements, nettoyages, …).
En particulier, l’étude de la répartition du gravelot à collier interrompu (ou Charadrius Alexandrinus) apporte des informations utiles à la gestion des plages (vis-à-vis du nettoyage du littoral). Les observations réalisées visent également à la réalisation d’un atlas de répartition du gravelot.
Pour en savoir plus
2) la Flore :
La dune possède une flore dunaire très diversifiée. Adaptée aux conditions extrèmes du milieu, les espèces qui y vive se sont adptées en metant en place des aptitudes écologiques bien spécifique. De ce fait, la flore dunaire est très spécialisée et l'ont retrouve des plantes qui n'existe nulle par ailleurs dans le monde!...
Pour découvir cette diversité remarquable vous pouvez vous procurer le guide de la flore dunaire. description de l'ouvrage :
Afin de découvrir les spécificité de cette flore, nous vous invitons à consulter un extrait de la flore des dunes littorales :
L'Oseille des rochers (Rumex Rupestris)
Des communautés végétales se développe en bas de falaise dunaire, là ou l'eau douce vient ruisseller sur la plage. Cette végétation atypique est très présente dans le nord Médoc et à l’heure actuelle, très peu étudiée (il nous a été impossible de retranscrire la végétation présente dans la nomenclature CORINE et Natura 2000 lors du diagnostic du document d’objectifs des dunes du littoral girondin). Une expertise floristique de ces habitats semble nécessaire afin d’améliorer les connaissances actuelles en ce qui concerne ces milieux littoraux.
Photographies 5 et 6 : Falaises dunaires et résurgeances d'eau douce en pieds de dune
De plus, ces habitats naturels accueillent une espèce très rare et protégée au niveau Européen : l’Oseille des Rochers (Rumex rupestris). Protégée nationalement, c’est une espèce qui est inscrite à l’annexe II et IV de la directive « Habitat-Faune-Flore », à l’annexe I de la Convention de Berne et qui est considéré comme « vulnérable » en France et dans le Monde selon la cotation « UICN ».
Le Rumex rupestris possède son optimum de répartition français sur le littoral morbihanais mais quelques populations subsistent sur le littoral girondin. L’Oseille des rochers (Rumex rupestris) est la seule plante d’intérêt communautaire sur le littoral girondin. Rare, elle rencontre des populations faibles et localisées, dont l’existence est parfois mise en péril par l’érosion marine et la fréquentation touristique.
Photographie 7 : Oseille des rochers (Rumex Rupestris)
Dans le cadre de l'Observatoire de la Côte Aquitaine, une expertise floristique a été confiée au Conservatoire Botanique National Sud Atlantique afin d'étudier cette végétation si spécifique et, en lien avec l'ONF, de suivre les populations d'Oseille des rochers (Rumes Rupestris).